NUIT BLANCHE
Bruno-Michel ABATI
Errant sans but dans un monde nuance de gris,
J’ai vu passer une nuit blanche. Elle absorbait,
Tel un trou noir, les scories de toutes les plaies
Que rejette le grand fleuve Monotonie.
Toutes les couleurs étaient là, vives et rebelles,
Et même si mon œil malade ne pouvait
Les distinguer, je les sentais qui se mouvaient
En une danse expiatoire et rituelle,
Au silence d’une musique, qu’assurément
Elles seules devaient percevoir. Un sentiment
Confus s’est joint à moi pour regarder partir,
Bien malgré moi, cette nuit blanche de souvenir.
Je l’ai suivie jusqu’à temps qu’elle ne disparaisse
Me laissant seul sur le rivage de mes promesses.
16 Avril 2013